À propos de la médecine chinoise

« La santé n’est pas tout, mais sans la santé, rien n’est possible »
– Proverbe chinois
« La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité »
– Organisation Mondiale de la Santé (OMS)
Alors que la santé et le bien-être sont au cœur des préoccupations actuelles, la médecine traditionnelle chinoise, ou « MTC », répond aujourd’hui à un réel besoin.
Qu’il s’agisse du nombre croissant de désagréments quotidiens, de maladies handicapantes, de l’errance médicale, ou de la difficulté à se soigner correctement (manque de personnel de santé, déserts médicaux), mais aussi d’une volonté de se soigner différemment, les médecines dites « douces » ou « alternatives » trouvent leur place. Elles proposent de nouvelles approches, plus naturelles et centrées sur l’humain.
Si elles restent complémentaires à la médecine allopathique, elles permettent aux « patients » de prendre en main leur santé, de se soigner autrement, et de trouver un apaisement aussi bien physique que mental.
Sans parler nécessairement de guérison, les médecines douces ont certainement un rôle à jouer dans notre société pour soulager les maux du quotidien. Mais qu’en est-il de la médecine traditionnelle chinoise ? D’où vient-elle et quels sont ses fondements ?
La médecine chinoise: 5 000 ans d’histoire
La médecine traditionnelle chinoise (MTC) est une médecine ancestrale (3000 ans avant J.C. dont les 1er textes datent du Vè siècle avant J.C – Huangdi Nei Jing). Elle est basée sur la philosophie du taoïsme et sur l’équilibre de l’énergie (Qi), qui se compose de l’énergie Yin et de l’énergie Yang. C’est une médecine holistique qui tient compte du corps dans son ensemble et dans son environnement, car elle part du principe que l’humanité évolue « entre ciel et terre ».
Les « 3 trésors » (San Bao) de la MTC sont :
- le Jing : énergie originelle (inée) ou essence. Il nous est transmis par nos parents.
- le Qi : énergie vitale, ou acquise, que nous entretenons au quotidien
- le Shen : l’esprit, la conscience

ou classique interne de l’empereur jaune – Chine

» L’homme puise du Ciel son souffle, de la Terre son sang, des deux son rythme de la vie. »
– Lao-Tseu
En MTC, le Qi acquis (ou l’énergie acquise) a deux origines: la terre (les aliments que nous mangeons, transformés par la Rate) et l’air (l’oxygène que nous respirons, traité par le Poumon). Il est en permanence influencé par notre hygiène de vie et notre environnement.
Les principes de la médecine chinoise
La théorie des 5 éléments (feu, terre, métal, eau et bois) est un des socles de la MTC. La médecine chinoise utilise cette théorie pour interpréter et comprendre les mécanismes du corps humain. Ces 5 éléments sont respectivement reliés à une saison (été, automne, inter-saison, hiver, printemps), à une émotion (joie, tristesse, rumination, peur, colère) et à un couple d’organes du corps (Cœur/Intestin Grêle ; Poumon/Gros Intestin ; Rate/Estomac ; Rein/Vessie ; Foie/Vésicule Biliaire), et à bien d’autres caractéristiques (saveur, couleur, organe des sens etc.).
Les 5 éléments s’influencent les uns les autres à travers le corps suivant des règles précisent. Si l’un est déséquilibré, les autres organes seront nécessairement impactés.


Les méridiens
La médecine chinoise se base notamment sur un réseau de méridiens, ou lignes d’énergie, qui cartographies le corps. On trouve 12 méridiens principaux (chacun relié à un organe), et 6 méridiens extraordinaires.
Chaque point a plusieurs fonctions énergétiques spécifiques, et peut agir sur un/des symptôme(s) et sur le déséquilibre énergétique qui cause le symptôme. Plusieurs combinaisons spécifiques de points existent selon la théorie utilisée par le praticien.
Ces points peuvent être stimulés de différentes manières: acupression, acupuncture, moxibustion, massage etc.
L’objectif est de faire circuler l’énergie dans le corps pour la rééquilibrer. Le praticien peut utiliser une techniques de tonification en cas de vide, de dispersion en cas de plénitude, ou d’harmonisation en cas de dysharmonie.
La santé en MTC
La conception de la santé et de la maladie en médecine chinoise est très spécifique. Elle vise à préserver la santé plutôt que de guérir la maladie.
Selon ses principes, c’est le déséquilibre de l’énergie dans le corps (déséquilibre entre l’énergie Yin et de l’énergie Yang) qui provoque, à terme, la maladie. Le praticien en médecine chinoise identifie ces déséquilibres grâce à l’apparition de certains symptômes avant-coureurs, avant même que la maladie ne s’exprime, afin d’anticiper et d’éviter son développement.
Il identifie également les causes d’apparition de ce déséquilibre (hygiène de vie, alimentation, environnement etc.) et apporte des conseils au patient pour qu’il devienne acteur de sa santé. Sa pratique vis à débloquer les zones de blocage et à harmoniser le flux d’énergie dans le corps C’est donc une médecine d’abord préventive avant d’être curative.
Selon la médecine chinoise, le corps et l’esprit ne font qu’un. La souffrance de l’un se répercute inévitablement sur l’autre. Il est donc nécessaire de prendre les deux en compte afin d’obtenir de réels résultats.

Les 5 piliers de la médecine chinoise
La médecine chinoise comprend 5 piliers essentiels:
- l’acupuncture (avec les aiguilles) et la moxibustion (bâtons d’armoise qu’on brûle)
- le massage Tuina , les mobilisations ostéo-articulaires, les ventouses, le guasha etc.
- la pharmacopée chinoise (ou phytothérapie)
- la diététique chinoise (l’alimentation)
- le Qi Qong et le Tai Chi (activités d’entretien physique personnelle)
Reconnaissance et légitimité
Si la médecine traditionnelle chinoise n’est pas encore bien reconnue en France, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a inscrit en 2019 la MTC au Système de classification internationale des maladies, lui donnant un certaine légitimité. Les études de MTC se suivent dans des écoles privées qui se structurent et militent aux côté des syndicats et fédérations pour une reconnaissance. Le cursus a été homogénéisé sur 5 années, et un « diplôme national » commun, le DNMTC, qui n’est pas un diplôme d’État, a été établi par ces écoles.
